Bête noire d'Eric Dupond-Moretti : Mister Aquitator

Ayant effectué des études de droit pendant de longues années (jusqu'à épuisement), difficile de passer à côté d'Eric Dupond-Moretti surnommé Aquitator par beaucoup du fait de son grand nombre d'acquittements obtenus. Il est toujours difficile de trouver de la littérature dans ce genre d'ouvrage car étant basé sur des anecdotes et une pensée livrée sans filtre qui conduit à des scènes parfois drôles, parfois indélicates et parfois limpides. Ce livre se lit rapidement tout en décrivant certains mécanismes hiérarchiques et de fonctionnement de la justice française, notamment sur les rapports parfois houleux entre avocats et magistrats.

Les profanes y trouveront surement des éléments encore méconnus, cet ouvrage étant réservé au grand public, il n'empêche qu'il est bien ficelé, surtout en ce qui concerne la profession d'avocat parfois décriée mais si souvent précaire. Ses arguments sont souvent pertinents et font réfléchir sur les paroles entendues dans tous les milieux "Mais comment fais-tu pour défendre des criminels et des pédophiles ?" L'argument contraire équivaut pour un médecin qui est tenu de soigner son patient.

Défendre n'est pas excuser, pardonner ou comprendre, défendre c'est atténuer une peine, et faire son possible pour que la notion de justice prenne tout son sens quant à la peine infligée.

Citation : Les innocents se défendent souvent plus mal que les coupables. D'abord parce que les coupables ont une longueur d'avance: ils connaisent la réalité des faits et, dès lors, sont potentiellement capables de la contourner ou de la dissimuler. L'innocent, qui se sait injustement renvoyé devant les assises, sent que le moindre mot, le moindre clignement d'yeux peut être interprété à son détriment. La peur de l'innocent est plus grande que celle du coupable. 

Editons Michel Lafon, 240 pages, avril 2012

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Note : 10/10 (toute proportion gardée, mes notes le sont en fonction de la classification de l'ouvrage)