Bratislava 68, été brûlant, Viliam Klimacek : Soviétisme, socialisme : merveille

• 🦊 Extrait «Dans ce roman, j’omets volontairement la description des personnages et des paysages. Je les saute à votre place. Lecteur, je les ai toujours survolés et je vous imagine un peu comme moi, pour cette raison j’espère que ce rembourrage ne vous manquera pas.»•••
  🦊 Oui vous vous dites surement que cet extrait est merveilleux, c’est même vrai pour l’entier roman que voici. Le parti communiste en 1968 en Tchécoslovaquie va expérimenter le socialisme à visage humain. Aucune censure, ouverture des frontières et biens de consommation à foison, la liberté renait. Sauf que les soviétiques envahissent Bratislava et le destin de trois familles si différentes sera dans l’oeil de notre cyclone. Résister à l’agresseur ou fuir tant qu’il est encore temps ?•••
  🦊 Viliam Klimacek fait alors un parallèle avec notre épique actuelle où en 2017 l’émigration connait un essor malgré elle. Le vent tourne souvent en une fraction de seconde, certains destins et certaines vies également. Une apogée, un regain de vitalité et tout peut s’écrouler sans que l’on en soit maitre. Les éditions Agullo ont toujours eu la main verte pour dénicher des talents à l’humour incandescent, cinquante actes ici de pur délice littéraire. Des femmes et des hommes brisés qui auront certains souvenirs communs mais auront surtout été des déracinés. On pourrait alors s’interroger si la fuite d’une dictature permet d’accéder à une liberté•••
  🦊 L’URSS n’acceptant pas qu’un pays satellites prenne son envol en offrant plus de justice et d’humanité alors l’invasion était inévitable. Aucun manichéisme à l’horizon, l’auteur pique où il faut quand il faut, c’est un roman d’une intelligence rare. « L'homme sait qu'il est en train de vivre l'Histoire. Il sait que sa femme, son fils, lui et son pays sont le beurre, et l'Histoire, le couteau. Et que quelqu'un l'étale sur une tranche de pain et s'apprête à y mordre. »
  Parfois certains mots suffisent•••

  
  🦊 Editions Agullo, 4 Octobre 2018, 364 pages•••
  🦊 Merci @agulloeditions 😍🙏🏻☺️ •••

   

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