Le palais Mawal, Dominique Eddé

 

Liban déchiré : chronique intime d'une femme au cœur du chaos

Dans son roman "Le Palais Mawal", Dominique Eddé nous plonge dans le Liban de l'été 2020, au lendemain de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth. L'auteure nous confine dans les murs d'un vieux palais usé par le temps, transformant ses personnages en observateurs impuissants d'un monde en pleine désagrégation.

Le récit est porté par une femme de plus de soixante-dix ans, Léonora, dont la fragilité apparente cache une force intérieure indomptable. Son amour inconditionnel pour le Liban, pays qu'elle a choisi d'adopter après avoir quitté son Italie natale, est mis à rude épreuve par les bouleversements qui l'entourent.

Loin d'être une simple spectatrice, Léonora est le symbole d'un Liban mythique, où les identités multiples cohabitent pacifiquement. Sa vie amoureuse, jalonnée de choix déchirants, reflète les tourments du pays. Malgré ses deux grands amours, Salim et Yaman, elle reste entière, fidèle à ses valeurs et à son humanité. Son mari, Salim, partage ses idéaux, tandis que leur fils Riad incarne une génération tiraillée entre tradition et modernité.

Le palais, miroir du Liban, devient une scène où chaque personnage dévoile ses contradictions. Au fil des pages, le chaos s'installe inexorablement, laissant le lecteur face à un sentiment d'impuissance et d'incertitude quant à l'avenir.