L'appel, Fanny Wallendorf : Un saut stratosphérique

• 🦊 Extrait « Durant tout ce temps, il a imaginé que la ferveur était la clef qui ouvrait toutes les portes. »
  🦊 Richard, un enfant quelconque un peu maladroit de Portland aimerait pratiquer un sport. Par sa grande taille il s’essaie au saut en hauteur où il invente une manière de sauter. Alors que tout le monde saute en ciseaux il effectue son saut sur le dos lui valant le surnom d’Hurluberlu. Evidemment, beaucoup ont reconnu l’histoire romancée de Dick Fosbury qui révolutionna sa discipline en donnant son nom à ce saut totalement novateur. 🦊 La création d’un mouvement, qui plus est efficace peut donc prendre une ampleur colossale, modifiant le savoir-faire des autres sportifs. On se demande alors quel cheminement fut possible dans la tête de ce jeune homme, Richard qui culminait à 1m62 avec ce saut en ciseaux. Entre un système universitaire sportif américain si particulier, et la vie d’un adolescent ordinaire, toute norme est repoussée avec Richard. Il est évident qu’une simple biographie de Fosbury ne m’aurait pas séduit comme ce roman qui se concentre plutôt sur la création. La passion du sport est réellement sublimée par Fanny Wallendorf dans cette lente évolution. 🦊 L’évolution justement parlons-en car depuis ses douze ans, on suit le précurseur à chaque étape de sa future création, on respire, on souffle, on l’encourage à sauter toujours plus haut. Le titre du roman renvoie à beaucoup de significations diverses : l’appel du pied pour donner l’impulsion nécessaire, un appel pour la gloire ou bien un appel à soi même. Le talent de cette primo romancière est indéniable, notamment pour sa puissance narrative. Le personnage un peu maladroit, peu à l’aise devient très attachant et ne peut passer outre mon enthousiasme devant ces lignes. La période des années 60, entre la guerre du Vietnam et les relations qu’entretient Richard avec ses entraîneurs dans une Amérique à la fois meurtrie et enjouée, fait partie du charme indéniable de ces merveilleux premier roman. 

   

  🦊 Editions Finitude, 3 Janvier 2019, 352 pages.

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