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Extrait «Oui, John aurait appuyé sur la détente. Moi aussi. C'est une
question d'autorité mais aussi de respect de soi. Si vous voulez
proférer des menaces en l'air, soyez instituteur, pasteur, rédacteur.
Pas braqueur. »•••
🦊 Un roman aux éditions Gallmeister est toujours
une bouffée d’oxygène dans un décor américain. La bande de John
Dillinger réunissant Red, Charley, Russell mais également Handsome Harry
Pierpont. Ce dernier s’inscrit en narrateur sous un angle habile et
original au coeur de cette bande de braqueurs qui va profiter de la vie.
Harry Pierpont aussi peu connu, dans l’ombre de Dillinger en fut autant
le cerveau que ce dernier. Il y a souvent une personne derrière une
grande personnalité, cet homme de l’ombre qui ne cherche pas la lumière
mais qui est diablement efficace•••
🦊 Si chacun dans la bande a son
propre rôle, Harry conçoit les plans du futur braquage et tente de
conserver une meilleure cohésion. La plongée dans cette Amérique des
années 30 où le western resplendit, ne peut qu’intriguer. On visualise
les rouleaux de paille, le vent qui tournoie et le sifflotement
mélodieux des hommes. Un roman très intelligent car fin et foncièrement
humain. Le romantisme du banditisme est à l’honneur et on se demande à
quel moment ce dernier a mué négativement sans honneur. Les péripéties
qui s’enchaînent ne sont jamais dans l’excès ou la caricature, la
simplicité en fait un roman drôle, aventurier et tumultueux. Il ne
s’agit pas de légitimer les méfaits du clan mais bien d’y apposer une
nature humaniste, délicate et respectueuse•••
🦊 Une Amérique
construite sur la violence, où les gangs ont été médiatisés comme de
véritables héros parfois. Les dialogues sont incorporés au roman,
donnant une dimension particulièrement enivrante. Nous confessant son
passé de gangster, Harry est un héros qu’on aimerait avoir dans ses
proches malgré ses propres turpitudes. Le rythme effréné et le côté
palpitant que cette aventure engage, ne peuvent qu’encourager à ouvrir
ce roman et à ne plus le refermer•••
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