Celle qui attend, Camille Zabka : poignant en délicatesse

•TOUCHÉ EN PLEIN CŒUR•
🦊 « Il lève les yeux. Un instant infime, tout appliqué qu’il était à écrire, il s’est cru libre. »•••
🦊 Il y a des romans où l’emphase et le style pompeux et emphatique n’apportent que bien de choses, puis il y a des romans comme celui-ci où le style est épuré, ne cherchant qu’à transmettre ou procurer une immersion totale dans la vie de cet homme. Ce dernier est enfermé, emprisonné, il correspond avec sa fille et sa femme de la plus simple des façons. On a tendance à simplifier certains mots tels que la prison. Vous ne pouvez en sortir grâce à la carte du Monopoly, l’enfermement est la meilleure solution que l’on ait trouvé pour qu’un coupable répare sa dette à la société. Mais être enfermé qu’est-ce donc réellement ? Camille Zabka nous montre le cheminement psychologique d’un homme derrière les barreaux, sans s’apitoyer mais simplement en ayant un comportement humain et digne. C’est bouleversant mais cela est toujours fait de manière délicate et détournée•••
🦊 Ne s’étant pas présenté à son rendez-vous judiciaire, Alexandre ne rejoint pas sa famille en Allemagne et atterrit en prison pour quelques mois. La vie de cette dernière va changer où chaque minute va compter, ce phénomène d’enfermement si souvent banalisé est enfin analysé en profondeur et en totale humanité. Sa femme et sa fille seront-elles encore présentes à sa sortie ? Une fausse joie, une injustice et tout pourrait basculer. La lassitude d’une vie sans cadre paternel va t-elle prendre le dessus sur cette famille ? On s’interroge alors sur le côté le plus compliqué à gérer, est-ce derrière les barreaux ou en attente à l’extérieur de la prison. Attendre est un sentiment si difficile à cerner, on peut être patient mais être viscéralement rongé par l’attente, rongé par le manque, les doutes et les craintes. Attendre peut vite devenir insupportable, paralysant et engendrer des décisions radicales•••
🦊 Et ce n’est qu’un premier roman, ce qui laisse une perspective de très beaux moments d’écriture pour l’avenir. Camille Zabka nous entraîne dans une bulle de pudeur qui submerge. La tendresse qui émane de ce roman inspiré d’une histoire vraie est conséquente, les mots se suivent en délicatesse, préparez-vous a ne plus le lâcher. Ces petites choses du quotidien que l’on n’apprécie pas leur juste valeur car elles sont accessibles. C’est bien évidemment lorsqu’un manque se fait ressentir que l’on souffre de cette absence. Or la prison en est la parfaite illustration••• 
 
❓L’avez-vous lu ? Avez-vous été impressionnés par la simplicité d’écriture ? Il est beaucoup plus compliqué de faire simple...••• 
 
🦊 Editions L’iconoclaste, 3 avril 2019•••
🦊 Merci @ed_iconoclaste 😍@camillezabka