Mon île, Melpo Axioti, Editions Cambourakis

•VIENS JE T’EMMÈNE EN GRÈCE•

🦊 Les @editions_cambourakis proposent un catalogue d’une richesse infinie, cette collection de livres de poche est irrésistible. J’avoue qu’il me suffit de croiser une couverture pour fondre. Aujourd’hui, nous partons en Grèce pour un dépaysement total, une sorte de bulle méditerranéenne avec une auteure à la plume délicate. La Grèce, je m’en rappelle comme si c’était hier, voyage scolaire avec ma classe de grec en 3ème. Madame Antoniazzi, cheveux longs et blonds, un style désuet, elle n’a pas d’âge, marchant sur l’eau de la Petite Venise à toute allure. Le pas décidé, ma professeur de latin et grec aurait pu m’emmener n’importe où. Entre Apollon et Artemis qui y sont nés, Mykonos demeure intemporelle. La mer Égée et ses reflets d’un bleu azur restent gravés. Ces maisons typiques, de ce blanc immuable, font rêver, chaque pan de paysage est inaltérable•••


🦊 Exilée politique, Melpo Axioti et déchue de sa nationalité, fut traduite par Aragon pour « Vingtième siècle ». Elle va recréer les sensations, les odeurs, les ruelles ainsi que toute l’architecture de Mykonos, l’île de son enfance. À la fois poétique, à la limite de l’enchantement, chaque personnage décrit au cordeau, chaque allée en dédale, chaque escalier apparaît comme divin. Je m’y serais cru, allongé à même le sol, dévalant une pente raide pour me baigner dans cette eau où les rayons du soleil commencent à brûler ma peau. La description de cette population aux couleurs locales, ayant évolué, annonçait beaucoup de folklore. Une espèce de conte de détache, une fable par moments et le retour à une certaine réalité à d’autres, on ne décroche pas grâce à la qualité de l’écriture de Melpo Axioti. À vrai dire, vous aurez l’impression de lire une épopée, un poème à la limite du surréalisme. Les digressions ne sont jamais faites au hasard et amènent tant de profondeur et d’épaisseur à chaque personnage. A travers ce peuple déchu, on ressent une lutte qui ne cesse de grimper•••
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🦊 Traduction Lucile Arnoux-Farnoux, Juin 2019•••


🦊 Extraits : « Moi je suis une ancienne. Mais s’il n’y avait pas eu le temps jadis, est-ce qu’il y aurait un aujourd’hui ? Il n’y en aurait pas. C’est pour ça que je continue à vivre, pour conserver l’autrefois. »
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« Les noms s’effacent, en effet, cela arrive régulièrement. Et seules demeurent les œuvres. Dont on ne sait plus de qui elles sont, puisque tout un chacun bataille pour qu’un saint le sauve de ses tourments ordinaires ou extraordinaires. »

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