Salutations révolutionnaires, Sophie Bonnet : Impossible à lâcher

Salutations révolutionnaires💣Terrorisme 🔦Lumineux 📸Instructif ☄️Explosif 🐕Le chacal
Coup de cœur ❤️pour cet ouvrage, le renard a fortement apprécié 🦊 Pendant quatre ans, chaque mois Sophie Bonnet a pu rendre visite au terroriste mondial, Illitch Ramirez Sanchez dit Carlos. Des visites que l’auteure entreprend avec crainte parfois, mais se rend vite compte du pauvre homme qu’est devenu Carlos. 🦊Peu se souviennent de ce terroriste vénézuélien qui a pourtant commis bien plus d’attentats que bon nombre de terroristes actuels. Condamné à la reclusion criminelle à perpétuité il est détenu à la maison centrale de Poissy. 🦊Antisioniste et homophobe, volcanique, imprévisible, ce communiste convaincu est un personnage haut en couleur. Sophie Bonnet l’appréhende de différentes façons, tout d’abord en essayant d’en savoir davantage sur ses crimes odieux. Elle y arrive sans trop de difficulté étant donné l’ego démesuré du vieil homme. 🦊Entre séduction puis « amitié » il essaie de démontrer à l’auteur qu’il est encore le terroriste impétueux d’antan. Ensuite elle s’aperçoit qu’il est en réalité qu’un homme aux idéaux déchus et qui voit sa popularité diminuer de jour en jour. 🦊Extrait : « Ainsi va la vie. On embrasse une existence d’aventurier qui court le monde laissant des cadavres fumants derrière soi, et on finit en quémandant un sachet de fromage râpé. » Voilà une phrase qui résume l’existence de Carlos actuellement, l’auteure arrive à le décrire à la perfection, on imagine ce vieil homme qui pense être une immense personnalité mais vivant dans un univers carcéral où il n’est plus rien. 🦊Non ce n’est pas une biographie historique, c’est un véritable roman avec en son cœur un terroriste, un homme aux fortes convictions, qui a tué et assassiné des dizaines de personnes. Je n’ai pas souvenir qu’un livre ait déjà été réalisé avec autant de détails d’un terroriste aussi meurtrier.

🦊 Sophie Bonnet est courageuse, elle est arrivée non seulement à faire avouer sans difficulté certains attentats que Carlos continue de nier devant les tribunaux mais surtout elle écrit divinement bien, entre sarcasme et description grotesque qui nous fait vivre des scènes totalement incroyables. Complotiste et amer, Carlos pense que les sionistes dirigent toutes les grandes sociétés, tel un Soral ou Dieudonné, on entre dans un discours dans l’ordre du complot mondial et des théories fumeuses. Sulfureux, Carlos est provocateur à son procès qui se déroule quarante ans après, il n'y aura aucun remord, aucune excuse. 
🦊 Quand Carlos n'est pas au cœur de certains passages, on n'a qu'une hâte : celle de le retrouver en cellule avec Sophie Bonnet, on veut le voir s'agacer qu'un Kit Kat coute plus cher dans une machine que dans une autre. Son quotidien est bien celui-là et non à la repentance malgré toutes ces années. La réinsertion sociale n'est malheureusement pas pour tout le monde, l'aveuglement terroriste est souvent plus fort dans ses convictions qu'une réelle volonté de rédemption. 
🦊 Sa double personnalité combinée entre Illitch et Carlos est flagrante, le Tonton Illitch qui apparait plutôt doux, généreux et tendre, pendant que Carlos le terroriste est froid, glacial, au sang-froid inégalable et aux thèses complotistes illimitées. J’ai beaucoup de mal à croire que ce livre ne soit pas sur tous les réseaux. Un livre à lire absolument !

🦊Éditions Grasset, 3 octobre 2018, 320 pages. 

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🦊Merci @sophie.bonnet164 et @editionsgrasset pour ce coup de cœur 🙏🏻❤️

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