Les exilés meurent aussi d'amour : une petite perle de fraicheur

🦊•Extrait : « Très vite, je compris que la France ne devait pas changer. Je découvris aussi ( folle découverte) que les français choisissaient leurs députés ; les gens décidaient vraiment de leur avenir, grâce à un bout de papier glissé dans une urne, et ils le faisaient en souriant, alors que personne ne souriait jamais en Iran quand il s'agissait de choisir des hommes politiques.»
🦊 Elle a neuf ans : Shirin s’installe à Paris avec ses parents fuyant la révolution islamique iranienne. Des rencontres originales notamment son amitié avec une survivante de la Shoah, bouleversent. Une communauté exotique et totalement dingue qui se forme autour de Shirin où l’humour et surtout l’insolence sont marquants.
🦊 Le titre de ce roman est déjà en soi une superbe envolée car l’amour dirige le monde. Les exilés meurent par leur passé et parfois par leur avenir. Une famille où la figure paternelle est en retrait en étant très énigmatique. Les soeurs de la mère de Shirin sont très marquées, violentes de mépris et de haine et font partie intégrante de ce roman. C’est un roman dominé par des femmes où la violence psychologique fait rage.
🦊 On assiste à un dilemme entre deux cultures comme souvent quand il s’agit d’exil et encore davantage quant au rôle de la femme si différent. Quand l’humour se met au service d’idées, un roman fait Bingo !  Du tragi-comique ne laissant aucune place au pathos, l’auteure fait fort pour un premier roman où la situation de réfugié laisse place à d’autres clivages tout aussi passionnants.
🦊 On sent poindre le secret et les non-dits, mais on ne s’attend pas forcément à ce qu’on aurait pensé. On arrive à se mettre dans la situation de l’auteure pour s’identifier clairement, l’exil est raconté de manière délicate sans tomber dans la démagogie. Une véritable surprise pour ce roman qui séduit plus que jamais.

🦊. Editions Grasset, 22 Aout 2018, 400 pages.

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🦊. Merci Anna, Myriam et @editionsgrasset