Cadence, Jacques Drillon : autobiographie me voilà

🦊 Extrait « Il ne fau­drait pas trop médire de l’hypocrisie. Si tous les êtres humains portaient leur âme sur leur visage, à quelles hor­reurs ne serions-nous pas expo­sés ! »
🦊 En parcourant mes dernières lectures, je me suis aperçu que j’aimais particulièrement les digressions. Cela tombe à point lorsque l’ouvrage de Jacques Drillon me tombe entre les mains. L’auteur dans cet essai autobiographique, libère sa mémoire et nous la sert sur un plateau. Critique musical, biographe et verbicruciste, au travers de brefs chapitres, commet de délicieuses digressions. 🦊 Des mémoires entre méchanceté, impudeur mais surtout d’une immense délicatesse. Jacques Drillon connait certaines addictions qu’il s’agisse de la grammaire ou de la cigarette, mais la musique reste sa raison de vivre. Il nous fait partager sa passion pour Frans Brüggen, flûtiste à bec et Gustav Leonhart claveciniste qu’il considère comme des génies.
🦊 Un récit qui allie l’ironie, la douceur et le sarcasme, je ne pouvais que tomber sous le charme. Le passage sur les abus sexuels subis au collège catholique sont poignants tout en y insérant une certaine hauteur qui est tout à son honneur. Jacques Drillon est un ronchonneur et je peux affirmer que j’adore cela ! Un essai comme on en voit que bien rarement avec une verve qui ne laisse pas indifférent, on ressent une maturité au fil des années passées, qui fleurit pour donner naissance à un don de soi dans l’écriture.

🦊 Editions Gallimard, 15 Novembre 2018 , 400 pages.
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