DEBAT N°2 : L'achat d'abonnés sur Instagram est-il moral ?

•ACHETER DES ABONNÉS EST-IL MORAL ?•

Il n’est question ici de n’incriminer personne, de ne viser aucun compte ou d’en faire une vindicte populaire. L’achat d’abonnés est une pratique douteuse mais chacun est libre d’enfreindre un règlement ou non et d’agir en pleine conscience.

1. L’achat d’abonnés est-il une légende urbaine ?
A priori non cela est bien réel, de nombreux sites font de la publicité pour cette pratique a des prix parfois exorbitants. Il suffit de taper sur Google pour se rendre compte qu’il s’agit d’une pratique bien répandue. Alors pourquoi la société Instagram n’interdit pas ce genre d’achat ?

2. Est-ce légal ? Étant interdit dans le règlement d’Instagram ce n’est pas le cas dans la loi. Par moments Le réseau effectué la #purgeinstagram supprimant les comptes inactifs mais cela suffit-il ?

3. Plus on a d’abonnés, plus d’autres s’abonnent ? Il est malheureux à dire que c’est effectivement le cas. Avoir un grand nombre d’abonnés est dorénavant source de fiabilité, de crédibilité, de toute puissance et de grande influence. Mais qui est à blâmer dans ce cas ? N’est-ce pas plutôt aux abonnés de ne pas s’abonner bêtement à un compte sans en regarder le contenu ?

4. Comment ça marche ? Les sites qui proposent ces services créent des identités numériques fictives via un logiciel robot ou font appel à de vrais internautes mais par quel biais ?. Yannick Deslandes, 38 ans, qui a fondé en 2011 Acheter-des-fans.com y répond : « Nos profils sont des vrais gens basés en France qui vont cliquer sur des pages ou des profils contre des petits cadeaux sur internet (micro rétributions, jeux concours, accès à des contenus, NDLR). On donne aussi un j’aime en retour contre deux likes effectués". D’autres sites passent par des sous-traitants en Asie ou ailleurs. Curieux quand même comme mode de fonctionnement moral... les petits artistes ou écrivains, mais surtout les politiques ont accès à ce système pour développer des idées de masse car l’être humain est un mouton soyons clairs.

5. Interaction ou nombre d’abonnés ? Selon certains acteurs du numérique, les annonceurs et entreprises préfèrent l’interaction au nombre d’abonnés, est-ce une réalité ou non, à vous de témoigner. En ce qui me concerne certaines maisons d’édition établissent parfois des limites d’abonnés pour avoir accès à un service presse ce qui me paraît totalement idiot. Il te suffit donc d’acheter des abonnés pour en bénéficier. Cependant, si les professionnels ont l’œil acéré il en est différemment de l’abonné lambda qui suit les comptes au nombre d’abonnés, après avoir cliqué sur les stars de la télé réalité, tape sur Google « blogueur littéraire » et s’abonne à tous les comptes sans regarder ce qu’il s’y trouve. Le fameux sesame du « K » fait fantasmer, fait rêver et par un effet magique fait grimper les abonnés. Être « célèbre » est donc un cercle vertueux, avoir beaucoup d’abonnés rassure le futur abonné. De nombreux petits comptes sont splendides et méconnus mais utilisent mal l’algorithme Insta, utilisent mal les hashtags ou les identifications et sont donc moins visibles.

6. Pourquoi acheter des abonnés ? La question peut vite devenir philosophique notamment par rapport à son propre égo. Se sent-on mieux dans sa peau avec une immense communauté fictive ? Etre reconnu et se vanter avec son entourage ? Le nombre a toujours été une question de grandiloquence, tous les classements font l’apologie d’une certaine élite. Etre numéro 34 sur une liste n’est jamais très bon pour sa fierté mais ne peut-on pas être heureux pour autant ? Alors j’aimerais beaucoup que ceux qui ont pratiqué ces achats s’expriment, pour comprendre, comprendre l’Humain. Instagram est un réseau SOCIAL et non un réseau robotique alors pourquoi communiquer avec de fausses personnes ? Avoir 50 likes de plus sur chaque photo est donc un critère de belle ou mauvaise photo ? J’aimerais comprendre et que vous nous livriez vos sensations, car je trouve ce phénomène intéressant, étant le reflet absolu d’une certaine société qui n’est pas mon idéal. Certaines personnes dans la vraie ne parlent que d’elles, c’est souvent fait finement ou pas mais ca en devient lassant, pour ma part je coupe court à ce type de relation, et j’envoie un peu d’’anthrax parfois.

7.  Le risque ? Instagram peut tout simplement vous bannir de sa plateforme étant donné qu’il s’agit d’une interdiction totale dans son propre régalement. Évidemment si vous êtes en relation avec différentes marques ou maisons d’édition et que la rumeur commence à gonfler sur les faux abonnés, leur confiance en vous va s’ébranler. Il est très facile de savoir qui a acheté des abonnés, certains s’amusent même à les dénicher continuellement. La provenance des utilisateurs est évidemment un critère non négligeable. Si un compte publie de la littérature francophone et qu’une masse de compte saoudiens, Qataris, ouzbek, Tadjiks, portoricains suit votre compte on aura très vite compris que le nombre de bilingues est plus important que le nombre d’habitants du pays.... si vous avez pu mentir sur le nombre d’abonnés vous pouvez également le faire dans vos contenus CQFD.

BILAN : L’achat d’abonnés borderline sur Instagram mais autorisé légalement va t-il prendre des proportions plus grandes ? La chasse aux sorcières va t-elle ouvrir malgré mon avertissement liminaire ? Quel est votre sentiment par rapport à ce phénomène ? Instagram va t-il réagir ? Et si au final la crédibilité des uns n’empêchait pas de dormir pour les autres ? :)

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