La cage, Lloyd Jones : une satire décisive

•RÉFLEXION SOCIÉTALE EN SF•
🦊 Salut les blaireaux, soyons sérieux qu’est ce donc que cet OVNI ? Objet dont personne ne parle une fois de plus et qui est assez absurde et incompréhensible. Rien que le Pitch devrait vous penser à Kafka et vous donner envie d’y plonger. Deux hommes. Un hôtel. Une cage. C’est succint vous trouvez ? Vous auriez raison car ces deux étrangers sont hébergés dans cet hôtel sans savoir qui ils sont ni d’où ils viennent. En demandant des papiers sans prouver leur origine, cela éveillera les soupçons et les enverra dans une cage. Cet enfermement, cette volonté d’isoler l’étranger, de regarder deux individus dans cet enclos met forcément mal à l’aise. Les libertés individuelles sont mises à mal, le voyeurisme dévoilé au grand jour, cette lecture au second degré est un coup de poignard •••
🦊 La réflexion nécessaire pour lire ce roman et en concevoir toutes les facettes, est grande. Le style parlons-en, est franc, les phrases punitives et expéditives. L’immersion dans cette cage est d’un tel réel, rien n’est laissé au hasard. Le passage de l’accueil à la suspicion puis à la crainte est un petit prodige d’écriture. C’est à la fois absurde au premier d’abord mais si profond au second passage. La difficulté de compréhension entre ces deux camps, le côté animal de ces deux individus que la vindicte populaire stigmatise, est prenant, cela en devient jouissif. On est oppressé, cette lecture peut devenir dérangeante et c’est typiquement ce que j’apprécie. Vous le savez, j’aime être bousculé pendant une lecture, j’aime le fait que de simples mots arrivent à bouleverser ma vision des choses, j’aime quand une phrase soulève mon cœur et lui fait comprendre un phénomène, une émotion, une idée. Le rapport à l’autre est ainsi fondamental dans ce livre, faisons-nous toujours preuve d’empathie, regardons-nous simplement et réellement l’autre, l’étranger ? Pas sur que nos yeux et nos cœurs soient toujours pourvus d’aussi grandes qualités. Vous l’aurez compris, il s’agit aussi d’une satire de la crise des réfugiés, qui s’installe depuis des années dans les pays occidentaux•••
❓Ce type de roman vous donne t-il envie ? Vous aimez aussi être bousculé dans votre lecture ?•••

🦊 Éditions Actes Sud, Jacqueline Chambon, 8 Mai 2019•••
🦊 Merci @actessud @jacquelinechambon et Pauline😍🙏🏻☺️•••
🦊 Extraits : « Il y a des règles pour donner à manger aux étrangers. Je ne dois pas leur fournir de couteaux, fourchettes, cuillères ou ustensiles qu’ils pourraient retourner contre eux ou - Dieu nous en préserve- contre un client de l’hôtel. Dans la même optique nous demandons aux étrangers d’ouvrir la bouche face au trou de la mangeoire. »
«  Il répètent sans cesse des milliers de fois par jour, qu’ils n’ont pas de maison. Imaginez des tortues soutenant qu’elles n’ont pas de carapace. Tout le monde est né quelque part sur cette terre. Et tout le monde a un abri où se glisser »•••

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