Coup de vent, Mark Haskell Smith : explosif !

Aucune description de photo disponible.•ÉMERVEILLEMENT•

🦊 Lire un roman Gallmeister est toujours un émerveillement, je ne saurais te l’expliquer en une seule chronique mais tout m’intrigue même s’il s’agit de pêche à la mouche. Cette petite patte de lynx, ces petits dessins séparant les chapitres, ces couvertures sorties de nulle part, cette qualité éditoriale, le choix des auteurs. Et les mots dans tout ça, je te vois venir, ce n’est pas un cahier de coloriage. Oui oui j’y viens, la qualité littéraire est à chaque fois au rendez-vous car quoi de plus difficile de trouver un polar très bien écrit ? Cher « coup de vent » tu n’échappes à aucune caractéristique je t’ai dévoré. Pour ta poésie des mots, pour la lenteur de ton intrigue, car la lecture c’est aussi ça. Prendre son temps pour chaque phrase, lire n’est pas une course mais bien un moment privilégié connecté à notre esprit.
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🦊 Neal se retrouve perdu en mer avec dix millions de dollars en liquide. Il décide d’en brûler un peu pour attirer l’attention, sur un malentendu ça peut marcher. Sauvé par Chloé il demeure menotté par précaution et va lui raconter l’histoire folle de Bryan, financier à Wall Street. Si je t’en dis davantage tu vas me maudire, alors j’en garde sous le coude pour que tu découvres ce polar exceptionnel. Sache juste qu’il est totalement déjanté, que les punchlines sont légion, que tu ne vas pas t’ennuyer, que l’univers financier est tourné en dérision et que cela m’en a touché l’une en touchant l’autre (Chichi si tu nous regardes hommage). Les personnages sont creusés, chaque moment de vie est disséqué et souvent tourné en ridicule, me permettant de me délecter, langue dehors. Parfois totalement loufoque, mais avec un prisme totalement lucide sur le monde de la finance et de ses conséquences sur la société et le peuple qui est bien éloigné de ces enjeux qui dirigent le monde. Si vous avez aimé James Ellroy voire Hunter S.Thompson nous sommes dans la même veine un peu folle et à la fois sérieuse en filigrane. Si tu désires changer des habituels polars classiques où chaque meurtre laisse place à un autre, dirige-toi vers Coup de vent, ferme les yeux (pas trop quand même) et savoure•••


Editions Gallmeister, septembre 2019•••
 
🦊 Extraits : «Le code vestimentaire était l'une des choses qu'il détestait le plus dans ce job. Pourquoi porter un costume hors de prix pour regarder un écran toute la journée ? Il aurait pu bosser en slip. En toute honnêteté, il aurait préféré bosser en slip. Le costume n'était qu'une autre composante de l'imposture qu'ils vous vendaient. Il faut s'habiller comme un homme de pouvoir, un vrai winner. Quel tissu de conneries. » ••• 

« L'idée était de devenir super-riche, d'accéder à la richesse qui permet de tyranniser et d'humilier ses semblables.
La richesse qui vous offre des majordomes, des chauffeurs, des cuisiniers et des jets privés, qui vous permet de boire du champagne tout en vous faisant sucer la bite par la poupée Barbie qui vous sert de femme alors que vous vous apprêtez à aller faire un golf avec le président des États-Unis.
Voilà ce qui fait fantasmer ces trous du cul.
»

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