Grass Kings T1 et T2 : chef d'oeuvre n'ayons pas peur de le dire

•SPLENDEUR GRAPHIQUE•
🦊 Il y a des pépites qui ne sont pas recouvertes d’or et pourtant sont bien plus précieuses. GrassKings est atypique, mélancolique et riche en émotions. Un territoire reculé, sa propre loi, ses propres règles et ses passages contrôlés. GrassKings c’est cela. Un endroit où l’on pourrait dire qu’il accueille avec parcimonie ceux qui sont égarés ou abandonnés. Mais cela en fait-il un territoire sur ? Se méfier de l’eau qui dort est-il encore un proverbe à l’aune de cet album ? Car j’ai eu cette chance de découvrir les deux premiers tomes et qu’elle claque visuelle et scénographique. Le style de dessins a l’aquarelle comporte tant de qualités, le trait est bien plus épais laissant place à plus de profondeur des personnages. Comme s’ils n'étaient pas totalement aboutis, dans leur corps ou leur esprit. Ce trait qui s’étale en eux, le côté brouillon que j’apprécie tant en devient une merveille. Mais le dessin ne suffit plus à faire d’un album une réussite car je suis encore plus attaché au scénario. Et quel polar américain ! On eut cru à un de ces polars américains dans le grand Nord aux confins des terres indiennes.
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🦊 Ainsi cette terre qui fut reconstruite selon les époques était celle d’autochtones. Même si cet univers là est peu présent il reste sous-jacent pour étudier l’évolution qu’une terre peut avoir selon celle de la société extérieure. Une enclave. GrassKings regorge de secrets peu à peu démêlés, de personnages charismatiques qui ont ce supplément d’âme pour qu’on s’attache à eux. Trois frères très différents les uns des autres sont à la tête de cette micro société. Pour préserver cette existence certains seront prêts à tout. Si l’un d’eux a perdu sa jeune fille et qui s’avérera être un fil rouge très intéressant quant au deuil et la psychologie de perdre un enfant. GrassKings est original et n’a pas son pareil pour l’instant, déroutant et envoûtant on ne peut s’arrêter de les lire. Ces deux premiers albums établissent un côté mystérieux et très poétique, malgré les relents de gâchette facile, propice à l’Amérique actuelle, qui s’aventure tout doucement à ce genre de territoires reculés, qu’on pourrait appeler micro État•••


 🦊 La notion de communauté et d’indépendance y sont au cœur et on pourrait même y voir une corrélation avec #bookstagram par certains moments. Une véritable réflexion sur ces communautés qui ne sont au final qu’une somme d’individus et que la notion de groupe est bien difficile à trouver quand il n’y a aucun intérêt personnel. J’enrage de ne pas avoir le dernier tome de la série sous la main 😅

🦊 Éditions Futuropolis 2019•••

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