Puisqu'il faut des hommes, Pelaez et Pinel, Grand Angle

Aucune description de photo disponible.🥀RETOUR DOULOUREUX🥀

🦊 1961, Joseph revient d’Algérie. Un petit village, chaque individu se connaissant, les rumeurs courent aussi vite qu’Usain Bolt. Pour beaucoup d’habitants il ne serait qu’un planqué, un bureaucrate qui ne fit la guerre que bien au chaud. La guerre n’est plus ce qu’elle était, autrefois admirée et admirable, elle n’a plus la force probante qu’autrefois. Être réformé devenait une honte, ne pas avoir d’armes en main était devenu une tare. Nul ne pardonne, tout le monde exclut ces individus. Comme si la peur ne devait pas exister. Comme si mourir pour son pays était plus fort que toute raison. Ce même pays qui avait commis des atrocités vingt ans plus tôt. Sauf que la vérité d’une guerre ne peut être connue que du seul individu concerné•••


🦊 Chaque planche est soignée, chaque dessin transporte le passé et le passif en lui. Chaque trait permet à la guerre et ses séquelles de se forger dans un scénario sensible, émouvant et intime. Car Joseph n’échappe pas au syndrome post-traumatique, parce que Joseph revient dans une vie normale qui n’est plus forcément la sienne. La guerre rompt, la guerre fracasse, la guerre blesse, la guerre éteint tout espoir. Tous ces morts, ces chiffres qui ne sont plus que des symboles, des images dans nos têtes qu’on ne peut imaginer. Tentez de compter dix morts pour comprendre le sens de 100 000. Joseph se tait, il se tait car ce n’est plus sa vie, car ses douleurs ne s’estomperont jamais, car ses cauchemars ne seront plus des rêves. Protéger ses proches, telle fut son idée. Le titre si fin et subtil me faisait envie, le dessin me faisait saliver, je n’ai jamais été déçu. Cela étant que je pense qu’un développement encore plus conséquent aurait pu e faire un album d’exception. J’ai tellement eu envie de continuer à tourner les pages que j’en ai été déçu de le finir aussi vite. Mais ne dit-on pas que toues les bonnes choses ont une fin ?•••
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🦊 Éditions Bamboo, Collection Grand Angle, Janvier 2019•••


🦊 Extraits : « Et ils risqueront encore leur vie, puisqu'il faut des hommes pour nourrir la bête hideuse qui n'est jamais rassasiée... La bête c'est la guerre, la bête c'est nous. Nous ne sommes plus ce que nous étions... Nous ne serons plus jamais les mêmes. »

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