Les deux vies de Pénelope, Judith Vanistendael, éditions Le Lombard

•CHEF D’ŒUVRE DESSINÉ•
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🦊 Que te dire Bookstagram ? Ce roman graphique est somptueux dans sa conception mais également la trame psychologique qui en découle. Pourquoi ce coup de foudre ? Déjà parce qu’ici je suis le seul maître à bord 😅 mais surtout parce que cet album réunit toutes les qualités d’une BD. On réfléchit, on rit, on s’attarde sur des détails, on prend conscience, on agit, on réagit, on reste choqué, on est ému, on jubile, on est triste, on vit. Mais pourquoi cet éclatement visuel en moi ? Pénélope est chirurgienne à Alep, soigné et répare ceux qui en ont besoin. Mais non il ne s’agit pas d’un énième récit en période de guerre car tout ou presque se déroule à son retour dans son domicile. Son mari et sa fille ne l’attendent pas forcément, ils y sont habitués•••


🦊 Sa famille ne comprend pas toujours son choix, celui notamment de laisser sa fille sans la regarder grandir. Pénélope considère que son utilité est à Alep, pour réparer ces femmes, ces hommes et ces enfants en proie au danger, sa fille n’en court aucun. L’auteure va creuser une histoire, va nous faire entrevoir l’absence de manichéisme dans ce genre de situation familiale. Tous les dialogues sont d’une finesse et d’une intelligence rares, on se demande encore comment le récit est tenu par ce fil suspendu qui ne demande qu’à se couper. J’attendais une fausse note, elle n’est jamais arrivée, j’ai été conquis. Que dire de cet enfant mort en Syrie, qu’elle traine avec elle, tel un boulet émotionnel, si bien dessiné où le poids de la culpabilité, de ne pas l’avoir sauvé, ne peut s’effacer. Que dire de ce mari aimant et poète, qui continue d’y croire, en élevant sa fille et étant aussi compréhensif. Et puis il y a ce reportage graphique en sus sur le camp de réfugiés de Lesbos qui fait froid dans le dos. Chaque bande dessinée à son charme mais celle-ci a le pouvoir de tous les réunir. Deux vies d’une femme tourmentée d’un côté et de l’autre, deux vies diamétralement opposées qui sont le signe d’une immense auteure qu’est Judith Vanistendael.
Ce tiraillement entre ces deux vies, chirurgienne et/ou mère. Est-ce compatible ? Julie a fait le choix de dédier cet album à sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années, par choix, par vocation, par don de soi. Elle se trouve plus utile à Alep que chez elle, la liberté de cette femme est admirable. Je découvre une auteure de grand talent, aux valeurs humaines somptueuses, au talent d’écriture et de dessin, évidents. Merci encore @lelombard pour cette merveilleuse découverte qui sans vous me serait passer sous le nez•••

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🦊 Septembre 2019•••

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