Monsieur Jules, Aurélien Ducoudray, Arno Monin, éditions Grand Angle

•VIEUX MÉTIER•

🦊 Quel ouvrage ! Oui je l’avoue je suis un inconditionnel des éditions Bamboo et leur collection Grand Angle. Jamais déçu, des choix éclectiques mais surtout un talent à chaque réalisation. Les graphismes de cet album dépassent l’entendement, une qualité visuelle d’une grande rareté. Mais pour faire une très bonne bande dessinée, le scénario doit être solide. Les sujets sont amenés à être en filigrane, le deuil, l’amour, la mélancolie, la nostalgie, la prostitution et des rapports humains, la traite de femmes et tant d’autres. Arriver à traiter autant de sujets en si peu de pages tient du miracle (oui vous le savez je suis sensible à cela). Maussade, le visage fermé, Monsieur Jules est une sorte de rentier pour dames. Deux prostituées l’accompagnent pour former un trio assez subtil et surprenant. Dès les premières pages on ne sait pas où l’on va et le récit s’affine de page en page, éclaboussé par le talent visuel. Une atmosphère sombre et glauque qui ne sonnent pas comme une morosité mais plutôt comme une nostalgie agréable•••


🦊 Une rencontre va venir perturber la bonne marche ambiante de cette petite affaire. Aucune vulgarité, aucune scène qui pourrait choquer, tout est parfaitement maîtrisé dans un univers qui aurait pu largement dériver. Une triste réalité actuelle sur le sort des ces femmes laissées sur le trottoir. Un album a rapprocher de l’univers d’Emma Becker avec le roman La Maison. Un Jules écorché, un homme sensible malgré son regard ténébreux qui respecte la gente féminine. En somme un bijou de bande dessinée !

🦊 Éditions Grand Angle, septembre 2019

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