À la vie, à la mer, Julie Ricossé
En 1970, tout fraîchement sortis de l’adolescence, Rudi et Sol décident de tout plaquer pour embarquer vers l’inconnu à bord du Mooi (« La Beauté » en néerlandais), un voilier qu’ils ont dérobé. Des années plus tard, leur existence se déroule au rythme des vagues : débrouillardise permanente, liberté sans contrainte… et deux enfants qui grandissent en mer : Tao, 14 ans, et la petite Ximi, 8 ans. Si l’aîné semble s’acclimater à cette vie nomade, Ximi, elle, souffre de n’avoir jamais connu l’école, d’être privée d’amis et de petites amourettes d’enfance.
Pourtant, impossible de jeter l’ancre : Rudi et Sol vivent dans la peur permanente d’être reconnus, accusés de vol et jetés en prison faute de documents en règle. C’est ce poids du passé, sans cesse ravivé, qui pousse la famille à s’éloigner toujours plus loin des côtes, pour protéger leur secret et préserver cette utopie flottante.
À travers le premier tome d’À la vie, à la mer, on alterne entre présent maritime et retours en arrière, découvrant peu à peu les raisons de leur fuite vers l’horizon. Le scénario, aussi fluide que surprenant, installe un savant équilibre entre aventure et moments d’intimité familiale, tandis que les dessins, rehaussés de couleurs subtiles, restituent à la fois la grandeur des océans et la tendresse des petits instants.
Ce récit m’a complètement emporté : l’immersion est totale, on partage autant la soif de liberté de Rudi et Sol que les rêves simples de Ximi. La fin du volume laisse le lecteur sur sa faim, avide de connaître la suite de cette odyssée hors du commun. Un premier tome réussi que je recommande sans hésiter.
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