Habemus bastard Tome 2

 Habemus Bastard, tome 2 : Un coeur sous une soutane par Vallée

Un nouveau chapitre s’ouvre avec Lucien, ex-gangster reconverti en prêtre à Saint-Claude. Installé confortablement dans sa fonction, il use de son aura pour charmer les fidèles féminines tout en orchestrant, en secret, un lucratif trafic de stupéfiants. Ce semblant de quiétude est rapidement ébranlé lorsque surgissent les spectres de son passé : deux clans adverses bien décidés à lui faire payer ses dettes anciennes.

Sous la plume acérée de Jacky Schwartzmann, l’intrigue se mue en une spirale de tension ininterrompue. Tandis que Lucien tire avantage des aveux de ses paroissiens, ses anciennes liaisons criminelles refont surface, menaçant de balayer son équilibre fragile. L’arrivée de figures nouvelles — Jean-Pierre le gitan au charisme magnétique, un gendarme trop curieux pour rester indifférent — tisse un maillage d’intrigues qui ne fait que se resserrer. La mise au jour d’un cadavre relance l’escalade, et les rivalités entre bandes s’enflamment jusqu’à un point de rupture.

Graphiquement, Sylvain Vallée confirme son don pour les mises en scène saisissantes. Son trait vif capte à la fois la rudesse des visages et la beauté froide des décors jurassiens, sublimés par une colorisation chaleureuse de la main d’Elvire de Cock. Les paysages enneigés gagnent en profondeur, tandis que chaque expression trahit un flot d’émotions.

Le ton du récit oscille habilement entre humour noir et atmosphère sombre, sans jamais sacrifier la légèreté qui fait tout son sel. Les dialogues, ciselés et mordants, donnent un rythme haletant à l’ensemble. Les clins d’œil aux classiques du polar — de Donald Westlake à l’esprit décalé de Fargo — parachèvent ce savant équilibre entre hommage et modernité.

« Habemus Bastard, tome 2 : Un cœur sous une soutane » clôt ainsi de façon explosive ce diptyque trépidant. Lucien, prêtre tourmenté, reste un antihéros complexe et attachant dont l’itinéraire chaotique, chargé de mystère et de dangers, vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière case.

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