Mille femmes blanches
J’avais été profondément touchée par le roman Mille femmes blanches de Jim Fergus — et sa suite, La Vengeance des mères —, même si je n’ai pas encore plongé dans les deux tomes suivants. L’adaptation en bande dessinée, quant à elle, m’intriguait d’autant plus que sa couverture est tout simplement captivante.
Un rapide rappel du contexte : en 1875, les autorités américaines concluent un pacte secret avec la tribu Cheyenne : contre mille chevaux, mille femmes blanches seront envoyées pour épouser des guerriers et favoriser ainsi le métissage et la paix entre les deux peuples. C’est le destin de May Dodd, issue de la haute société et internée contre son gré dans un asile, qui nous est ici conté : choisissant cette expédition comme unique échappatoire, elle embarque à bord d’un train pour l’ouest, aux côtés d’autres candidates aux histoires et motivations aussi variées qu’émouvantes.
Ce premier tome installe brillamment les enjeux humains de l’aventure : chaque rencontre, chaque échange porte son lot d’émotions et d’espoirs. Lylian signe un scénario fidèle à l’esprit de Jim Fergus, tout en y ajoutant sa propre sensibilité, et Anaïs Bernabé offre des planches d’une grande finesse : les couleurs vibrantes et les visages expressifs restituent à merveille la tension et la beauté du récit.
Les thèmes forts du livre — quête de liberté, émancipation féminine, choc des cultures — trouvent dans cette mise en images une résonance toute particulière. Les dialogues, pleins de justesse, révèlent la complexité de personnages que l’on apprend à chérir au fil des pages.
Cette bande dessinée, d’une puissance narrative et graphique remarquable, nous rappelle combien le courage et la résilience peuvent naître au cœur de l’injustice. Un album poignant, indispensable pour quiconque souhaite redécouvrir cette épopée humaine sous un jour nouveau.
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