Peter Pan de Kensington

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On connaît tous Peter Pan et Wendy, popularisé par le roman de 1911 et son adaptation Disney de 1953, mais c’est dans Le Petit Oiseau blanc (1902) que J.M. Barrie introduit pour la première fois ce personnage entre l’enfant et l’oiseau. José-Luis Munuera s’empare de ce prélude méconnu pour signer Peter Pan dans les jardins de Kensington, un véritable « préquel » planté au cœur des célèbres allées londoniennes sous l’ère victorienne.

L’histoire commence lorsque Maimie Mannering, six ans à peine, se perd dans les allées brumeuses de Kensington Gardens. C’est là qu’elle croise Peter Pan, ce garçon qui parle aux corbeaux et s’envole comme eux. À la nuit tombée, des fées plus rusées qu’inoffensives surgissent, semant derrière elles une poussière aux vertus mystérieuses. Maimie découvre que son étrange compagnon aimerait l’emmener à Neverland, là où les enfants ne grandissent jamais — mais la fillette, en quête de sécurité, préfère retrouver sa maison. Pour cela, elle doit résoudre l’énigme posée par la reine des fées, tout en se méfiant des ombres tapies et des arbres parlants qui veillent sur ces jardins.

Le trait fin et expressif de Munuera s’éloigne résolument de la version Disney : sa silhouette de Peter Pan reste reconnaissable, mais l’atmosphère est plus sombre, plus onirique. Sedyas apporte, par ses lavis d’aquarelle et ses aplats colorés, une lumière tremblée qui souligne l’étrangeté du lieu et la poésie du récit. Peter y apparaît tour à tour orgueilleux, naïf et insouciant, avant que ne se dévoile la part plus mélancolique de sa nature.

Peter Pan dans les jardins de Kensington est une bande dessinée riche en magie et en émotions, qui respecte l’esprit barrien tout en lui offrant une nouvelle profondeur. Entre candeur enfantine et révélations poignantes, ce diptyque invite à redécouvrir un mythe avec des yeux neufs.

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